Les Chiffres

2016 et 2017 analysés par les agences web et de communication romandes

Cette année, le traditionnel sondage Cominmag dresse le portrait d’une situation paradoxale : après les agences de communication, les agences web se sentent elles aussi limitées par la taille de la Suisse romande. Interrogations et solutions trouvées par les agences en prévision d’une année 2017 dont personne n’arrive encore à définir les contours…

2016 restera dans nos souvenirs comme une année « rentable », du moins pour 51% des agences sondées. L’an dernier, le taux correspondant à cette question n’était que de 39%. Il est vrai que début 2015, l’annonce de la fin du taux plancher avait passablement entravé la compétitivité des agences romandes. 20% des sondés avaient alors déclaré que l’année en cours avait été « difficile ». Un an plus tard, ils ne sont plus que 7% des professionnels romands de la communication et du web à se plaindre de l’exercice écoulé. Autre point positif en faveur de 2016, 63% des agences annoncent avoir remporté des mandats et, pour faire face à cet accroissement de travail, 61% des agences ont dû engager du personnel. Cerise sur le gâteau : 59% des agences ont vu leurs revenus croître. S’achemine-t-on vers une sortie de crise ?

Restons prudents. A la lecture des réponses aux questions ouvertes, on comprend que, bien que le choc du franc fort semble avoir été digéré, il a laissé des traces. Plus que jamais la concurrence entre agences est féroce. Les publicitaires sont remis en question par une explosion d’indépendants fraîchement sortis des écoles qui, ne trouvant pas de postes, se lancent à leur compte en pratiquant des prix tellement bas qu’ils déstabilisent tout le marché. Du côté des agences web, la globalisation pousse ces structures à chercher des partenaires à l’étranger pour délocaliser le développement qui, aux tarifs horaires suisses, est trop cher. Ici aussi la pression sur les prix est terrible et, pour garder des clients locaux, tout le monde doit réduire ses marges. Si l’on continue ainsi, bientôt il n’y aura plus développeurs sur le marché. Pour preuve, on commence à voir des agences web qui s’installent au Portugal, afin de bénéficier des dix ans d’exception d’impôts promis pour toute implantation. Dès lors, on revient ponctuellement voir ses clients en Suisse grâce à EasyJet !

Les problèmes rencontrés en 2016
…pour autant que l’on en trouve. Une constante dans les réponses : la prospection. Tout le monde est à la recherche de clients ayant les moyens de leurs ambitions. L’indécision, l’urgence, l’excès de travail sont désormais monnaie courante, autant pour les agences de communication que numériques. La recherche de personnel qualifié est également partagée par les deux secteurs de métier qui représentent de plus en plus les deux faces d’une même monnaie. Quelles sont les expériences professionnelles les plus demandées ? En vrac : chefs de projet, créatifs, Accounts, Web Designers, spécialistes en Motion Design, en 3D, animateurs graphique, spécialistes en marketing digital, Data Scientist, Project Manager Software Developers. Du côté de la communication traditionnelle comme pour le monde du numérique, l’heure est au changement de business modèle. Désormais 68% des sondés proposent des tarifs mixtes (mi tarif horaire, mi honoraires fixes). Côté prestation, tout le monde cherche à se réinventer afin de répondre aux attentes de clients en pleine transformation digitale.

Ce qui nous amène à nous intéresser à 2017. Comment sera l’an prochain ? 22% n’en savent absolument rien, 20% s’attendent à une « bonne » année, alors que 49% tablent sur la stabilité. Qui vivra verra ! Seule certitude, tout le monde doit évoluer.

Que fera-t-on en 2017 ?
Malgré le haut niveau d’incertitude, les agences s’attendent à ce que leurs clients communiquent autant (37%) voire plus (24%) qu’en 2016. Quelle sera la teneur des mandats ? De la vidéo (74%), de la publicité en ligne (65%), de la publicité classique (50%), de l’événementiel (35%), des RP-relations presse (32%), du marketing direct (24%), du guerrilla marketing (21%) et du sponsoring (9%). A noter que le couponing online a totalement disparu. En termes de médias, les réseaux sociaux ont plus que jamais le vent en poupe avec 87% des sondés qui s’attendent à faire des campagnes pour ce type de plateformes. Le display reste à la mode (71%), le mobile (63%) suit, devant le programmatique (58%). Viennent ensuite les médias traditionnels : l’affichage (50%), l’affichage électronique (34%), la presse quotidienne (32%), la presse magazine (26%), la télévision (21%), la radio (21%). L’ordre de ces derniers semble changer : la presse semble regagner de l’intérêt par rapport à la télévision. La baisse des tarifs de la presse, suite à la baisse des audiences, permet de redonner un regain d’intérêt pour ce support qui devient plus accessible aux annonceurs. On le voit, la guerre entre les médias sera avant tout financière. Les marques ont le choix. Si aujourd’hui elles misent sur les réseaux sociaux c’est parce qu’elles considèrent que le ROI qu’offrent ces plateformes est le plus intéressant. Jusqu’à quand ? Facebook s’est converti en une chaîne publicitaire, YouTube a plus de vidéos publicitaires que les chaînes HD, et Instagram, WhatsApp, Snapchat suivent sur le même chemin. Peut-être fallait-il que tout change pour que rien ne change ?

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[ASIDE]

Qui a répondu au sondage ?

Cette année, 95 agences ont été invitées à participer à ce sondage. Le taux de réponse a été de 50%. La répartition du panel est la suivante : 19% d’agences de publicité indépendantes de moins de 10 personnes, 30% d’agences digitales et web, 30% d’agences de publicité indépendantes de plus de 10 personnes, 5% d’agences de publicité réseau, 6% d’agences média, 8% de sociétés de productions, 2% d’ateliers de graphistes.
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